Les modèles économiques de la biodiversité

Et si on imaginait de modèles économiques associés à la préservation et à la restauration du vivant ?

Nous savons désormais que la biodiversité fournit de nombreux services que nous ne payons pas et dont nous mesurons progressivement la part dans les économies des territoires. Des services sinon gratuits, du moins sous-valorisés ou ignorés des modèles économiques, et plus spécifiquement dans notre cas, de l’action publique. Des expérimentations existent pour dessiner de nouveaux modèles comptables qui tiennent compte des limites planétaires et des impacts sur l’état des écosystèmes.

Outre cette dimension comptable, quels sont les nouveaux modèles et outils économiques d’une action publique engagée en faveur de la biodiversité ? Quels sont les savoir-faire et les postes en capacité d’intégrer le vivant dans les réflexions stratégiques et économiques des territoires ?

Quelles sont les nouvelles coopérations partenariales - avec la société civile, avec les entreprises et avec les institutions publiques à explorer pour diversifier, sécuriser et augmenter les financements en faveur des territoires ?

Quatre pistes à explorer

Piste n°1

Un fonds de financement dédié au fonctionnement

Et si les collectivités pouvaient dépenser au juste nécessaire et n’avaient plus à avancer un seul centime sur leurs frais de fonctionnement biodiversité ?

L’enjeu de cette piste est de lever les freins financiers pour les collectivités, et les alléger du fardeau lié au risque de ne pas obtenir les financements. Il s’agit de faire en sorte que chaque collectivité puisse se doter de la force de frappe biodiversité dont elle a besoin, y compris les communes qui ont moins de moyens pour avancer les frais, les frais de fonctionnement financés par l’Europe étant payés au terme du projet. Ce dispositif pourrait, par exemple, avancer le financement de postes de Chargés de mission biodiversité sur un territoire le temps de la conduite du projet.

Cette piste vous intéresse ?

Comment développer un plaidoyer pour l’avance de fonctionnement des porteurs de projets pour la biodiversité ?

Cette piste s’adresse plus aux régions, aux ARB et aux financeurs. Nous proposons d’explorer avec eux, l’exploration d’avance de fonctionnement pour financer des postes compétents de porteur de projet sur les territoires et de construire avec eux les espaces de co-décision pour assurer le développement  de projets permettant de favoriser l’augmentation du nombre de projets ambitieux sur les territoires.


Piste n°2

Des biodiversity bonds

Et s’il existait des placements financiers dont la performance est indexée à la richesse de la biodiversité ?

700 milliards de dollars. Voici l’estimation de la COP15 du budget annuel supposé nécessaire à la restauration de la biodiversité à l’échelle de la planète. Cette estimation traduit en dollars l’urgence de financer toujours plus d’actions en faveur de la biodiversité et d’inciter les structures à investir massivement pour la nature. Les biodiversity bonds entendent contribuer à accélérer le financement d’actions en faveur de la biodiversité.

Cette piste vous intéresse ?

Comment construire une évaluation de l’impact des projets en faveur du vivant à hauteur de territoire ?

Cette piste propose de tester à l’échelle des territoires la réalité de l’évaluation des impacts des fporjets humain sur le vivant non-humain. Cette expérimentation doit permettre de comprendre quels indicateurs sont possibles de faire remonter en portant une attention particulière sur les compétences nécessaires, la temporalités de capitalisation et l’utilité de ces indicateurs pour les projets eux-mêmes. Cette simulation doit permettre de comprendre les transformations organisationnelles induites par le calcul de l’impact des projets sur le vivant pour mettre en évidence les freins et les opportunité de telles indicateurs pour les territoires.


Piste n°3

La valorisation du temps citoyen

Et si ces temps étaient valorisés comptablement comme un investissement en nature dans les co-financements ?

Si la participation citoyenne et scientifique est clé pour mener à bien et favoriser l’acceptabilité des projets de biodiversité, elle est aujourd’hui vue comme un coût et une complexité supplémentaire par les collectivités, et sans valeur économique pour le projet. Or cet engagement peut être comptablement valorisé comme apport par les collectivités dans le cadre de demandes de financements où il peut être compliqué de trouver suffisamment de co-financeurs. À titre d’exemple, ces temps pourraient être reconnus comme source de cofinancement pour les aides du Fonds Nature, à hauteur de 15% maximum.

Cette piste vous intéresse ?

Comment expérimenter une valorisation du temps citoyen sur les territoires ?

Cette expérimentation vise en premier lieu un test sur la capacité des territoires à collecter un déclaratif de bonne foi des participation citoyenne en faveur du vivant non-humain sur leur territoire. L’expérimentation doit permettre de tester des outils, leur lourdeur de mise en oeuvre et infine proposer des manière de restituer cette participation à destination de financer publics ou privés.


Piste n°4

Le financement participatif

Et s’il existait des plateformes de financements participatifs pour le vivant, directement corrélés à la proximité des citoyens et des entreprises aux projets ?

Depuis 2024, il est possible pour une collectivité d’expérimenter le financement participatif sous forme de titres de créance ou obligations par le biais de plateformes de financement participatif. Cette expérimentation entend élargir les possibilités de recours au financement des collectivités territoriales qui pouvaient bénéficier de dons et de prêts rémunérés ou non rémunérés. Elle pose l’hypothèse que les projets de biodiversité constituent des occasions idoines pour ce type de financement, entre autres parce que tous les projets pour la biodiversité ne sont pas rentables. Nous n'oublions pas la possibilité d’un mécénat de compétences personnel, associatif ou d’entreprise. Néanmoins, cette piste se focalise sur la dimension financière de l’investissement participatif.

Cette piste vous intéresse ?

Comment expérimenter les financement participatifs sur votre territoire ?

Cette expérimentation propose de tester un ou plusieurs modèles de financement participatifs pour développer des actions en faveur du vivant sur les territoires. Le test doit permettre de comprendre quels communications fonctionnent, quels formes de collecte est efficace tant à destination de la population que des acteurs économiques. Ce test vise la constitution d’outils réutilisables pour diffuser la démarche sur d’autres territoires.


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Découvrez le prototype d'un microparlement en vidéo.

Composé de citoyens et d'agents publics, le microparlement est destiné à formuler des avis, opérer des arbitrages et porter des propositions concrètes qui prennent en considération les intérêts et les besoins des écosystèmes.

Les membres sont formés pour devenir porte-parole des milieux et espèces de leur territoire : animaux, végétaux, champignons et micro-organismes.