🐸 💬 🤷🏽♀️ « Est-ce qu’il y a un humain qui voudrait bien discuter avec le crapaud commun ? » Ça s’est passé aux dernières Assises Nationales de la Biodiversité à La Rochelle la semaine dernière !
👀 Pour VV, c’était l’occasion de dévoiler le fruit de la saison 2 de notre programme Biodiversité Administrative avec, pour résumer :
1️⃣ Les microparlements des vivants : forts de nos derniers échanges avec des collectivités, nous sommes en train de construire de futurs partenariats. Vous n’avez pas lu notre dossier complet en 80 pages ? Nous avons sorti son format court en 16 pages (lien en commentaire) !
2️⃣ Un appel aux intelligences économiques pour faire bouger « les modèles économiques de la biodiversité » pensé avec l’équipe WAOUP, Grégoire Sala et Fanny Ocler, avec une publication dédiée.
3️⃣ 4 autres projets développés sous la forme de guide pratique pour les mettre en place dans votre collectivité locale.
👉 des biodiversithèques,
👉 des écoles de transformations publiques par le vivant,
👉 des pépinières pédagogiques territoriales,
👉 des réseaux de volontaires pour la biodiversité.
🧠 C’était aussi l’occasion de tester quelques outils de notre microparlement des vivants avec la communauté d’élus, agents et associatifs mobilisés pour la biodiversité – et c’était franchement super. Avec plus de 60 personnes, on a pu parler biais de représentation, outils pédagogiques et place des animateurs nature (et même d’IA au service du vivant).
🙌 L’équipe Vraiment Vraiment Yoan Ollivier, Louis Augereau, Joffrey Lavigne, Salomé Hallensleben, Pauline Guinay était sur le pont à La Rochelle en compagnie de nos partenaires de la Banque des Territoires Sarah N., Audrey Charluet et Blandine Calcio Gaudino et de Démocratie Ouverte avec Amandine Ilolo.
Auteur/autrice : Vraiment Vraiment
🕸 Le 21 mars dernier, nous vous présentions, avec Démocratie Ouverte, les Microparlements des vivants. Vous étiez nombreux à y assister en ligne ou au hashtag#Hubdesterritoires.
🐿 Le microparlement des vivants est un projet de dispositif public qui vise à créer un collectif unique, réunissant des citoyens engagés et des agents de collectivités, ayant pour mission de représenter les milieux naturels et les espèces qui peuplent leurs territoires. Il s’agit de donner une voix au vivant dans nos prises de décisions locales.
🦇 Vous avez été nombreux·ses à nous dire qu’il y a encore 5 ans, envisager sérieusement de créer un espace de parole du vivant au sein des collectivités serait passé pour du délire, et que cela faisait du bien de se l’autoriser aujourd’hui. Si on peut en parler aujourd’hui, nous parions que l’on peut aller plus loin et le tester concrètement. Comment ? En suivant la méthode que nous avons co-construite !
🐾 En dix étapes, découvrez comment inviter le vivant à la table des politiques locales ! Téléchargez le guide des microparlements du vivant.
🌳 L’année 2024 est consacrée au déploiement de ce dispositif dans les territoires. Si vous souhaitez expérimenter de nouvelles méthodes de prise de décisions à la hauteur des enjeux écologiques, et participer à un projet avec un réel impact positif pour la biodiversité locale par la sensibilisation et la formation à la biodiversité, contactez-nous !
🙏 Encore merci aux nombreux.euses participant.es, qui depuis juillet dernier, nous suivent et ont contribué aux ateliers de co-design. Merci aux intervenants qui ont représenté leur collectivité Jeanne Rival et Anne-Paule Béïs. Nous souhaitons également remercier les membres de notre comité d’orientation stratégique avec Loïc Blondiaux, Nathalie Lauriac, Serge Mang-Joubert, Claire Lejeune, Thibaud Griessinger, Caroline Lejeune, Axelle Grégoire et Diego Fernandez Varas.
🦔 Pour celles et ceux qui ont manqué l’événement, le replay est disponible en ligne.
🌼 Merci à notre partenaire la Banque des Territoires.
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Néologisme, mot-valise ou pur barbarisme ? Qu’importe. Cet amalgame lexical évoque davantage qu’il n’explicite. Interroge plutôt qu’il élucide. Ambiguë et insaisissable, nous le posons ici comme un objet de questionnements et de spéculations. Les mots, comme les représentations, sont des espèces vivantes qui peuplent notre quotidien. Aussi, épargnons-nous une domestication trop précoce mais tentons, tout de même, de décrire les contours de cet être lexical à première vue étrange.
L’expression Biodiversité administrative est le nom d’un programme exploratoire initié par la Banque des Territoires et Vraiment Vraiment à partir d’une conviction commune : la crise inédite qui affecte l’ensemble du monde vivant exige de renforcer l’action publique de la biodiversité. Sans prétendre donner de leçons ou émettre des solutions toutes faites, ce travail vient questionner les pratiques actuelles et les imaginaires récurrents de l’action publique en matière de biodiversité pour tenter d’améliorer les services publics existants et d’en imaginer d’autres pour demain.
Ici, l’action publique est envisagée comme un écosystème complexe aux acteurs pluriels (institutions, collectivités territoriales, agences techniques, associations, etc.), aux dynamiques et structures multiples, et aux contextes géographiques, écologiques, historiques et culturels très variés. En véritables naturalistes de l’administration publique, nous tenterons d’observer la diversité de cet écosystème pour le comprendre d’abord, puis pour l’augmenter de propositions concrètes et de questionnements.
En quelques lignes, nous vous donnons à découvrir le paysage de cette démarche.
Une crise inédite comme constat, une transformation systémique comme horizon
L’effondrement de la biodiversité, observé sur l’ensemble de la planète, confronte les sociétés humaines à des risques systémiques qui affectent la sécurité alimentaire, la stabilité du climat, la pérennité des milieux naturels, agricoles et urbains, la qualité des eaux et de l’air, etc.
Cette situation, extrême et inédite dans l’histoire du vivant, est directement corrélée à l’accentuation exponentielle des pressions de l’activité des sociétés humaines depuis les révolutions industrielles. Ces pressions sont de deux sortes :
- les facteurs directs : destruction des habitats, pollutions, surexploitation, changement climatique, espèces envahissantes ;
- les facteurs indirects : les modèles de production et de consommation, la croissance démographique, le commerce international, les innovations technologiques, les différents niveaux de gouvernance et les politiques publiques mises en place.
Ces facteurs sont largement documentés par la communauté scientifique. Bien que certains indicateurs restent incomplets, l’ensemble des données disponibles permet d’identifier les risques encourus par les sociétés humaines et de partager des constats. Au même titre que la question climatique, il n’est plus (vraiment) question de consensus sur le constat, mais de consensus sur les actions à mettre en œuvre, et les moyens alloués à ces actions.
Car ces pressions sur la biodiversité peuvent être atténuées en transformant en profondeur nos modèles. En 2019, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques exhortait les décideurs politiques et économiques à engager des changements transformateurs pour préserver la biodiversité d’une extinction de masse causée par l’activité humaine.
Cette nécessité confronte l’administration publique au défi d’une transformation systémique pour penser la biodiversité comme un objet et un sujet majeur de l’action publique. Car l’effondrement de la biodiversité impose une action transversale aux différentes thématiques habituelles, mais aussi une intervention à plusieurs niveaux : la préservation, la restauration de milieux naturels, la renaturation, l’adaptation, etc.
Face à la complexité et la multiplicité des défis, l’action publique semble devoir se réinventer et se poser des questions relativement inédites. Quelles formes de représentation des intérêts d’entités vivantes non-humaines dans les instances publiques ? Quelle place accorder aux migrations végétales et animales dans l’aménagement et la planification urbaines ? Quels sont les nouveaux communs naturels à administrer ? Quels sont les futurs services administratifs de la biodiversité ? Quelles formes de coopération inédites ? Quelles nouvelles réglementations et normes pour garantir la primauté de la préservation de la biodiversité ? etc.
Soit autant de questions que ce projet cherchera à explorer avec les parties prenantes de l’action publique en deux temps : par l’enquête tout d’abord, puis par l’expérimentation.
Enquêter pour comprendre
La première étape est une enquête. Une large exploration qui nous mène sur plusieurs terrains.
Le premier de ces terrains nous mène à collecter et étudier les imaginaires de la biodiversité qui circulent dans la société. Par imaginaires, nous entendons l’ensemble des récits et des représentations qui évoquent les rapports tissés avec le monde vivant. Pour ce faire, nous arpentons le terrain des récits fictifs au sens large (architecture, littérature, essais, design fiction, spectacles vivants, etc.) et des récits scientifiques pour identifier comment cette relation est racontée en dehors de la sphère administrative. Cette cartographie, bien évidemment non exhaustive, nous permet d’ouvrir des questionnements et d’identifier des spéculations utiles pour penser l’action publique d’aujourd’hui et de demain.
Le second terrain concerne directement l’administration publique. Nous étudions les acteurs, les organisations et les outils de l’action publique pour comprendre comment l’administration se saisit des questions de biodiversité.
Quelles sont les compétences et les missions des différents acteurs ? Quelles seraient les formes de coopérations inter-administratives pour traiter de problématiques à la bonne échelle ? Quels sont les outils de planification qui prennent en compte la biodiversité ? Quels sont leurs rayonnements ? Quelles sont leurs portées et leur visibilité sur les territoires ? Quels outils sont à disposition des acteurs publics ? Quelles seraient les modalités d’action concrète qui manque à l’action publique et qu’il conviendrait de mobiliser ou de solliciter ? Comment la biodiversité est-elle mesurée sur les territoires ? Quels sont les territoires
Cet ensemble de questionnements nous permet de dresser un panorama actuel des formes de l’action publique en matière de biodiversité.
Enfin, notre enquête nous conduit dans plusieurs territoires à la rencontre des acteurs publics : des élus, des agents, des gestionnaires et des techniciens. Ces rencontres prennent la forme d’entretiens individuels et collectifs, et de visites in situ pour mieux saisir la réalité opérationnelle de l’action publique. Avec ces acteurs, nous évoquons leurs pratiques, les freins et les manques à l’action, les réussites, les spécificités de l’action selon les écosystèmes où ils évoluent, leurs relations aux différents échelons administratifs, mais aussi leurs représentations de la biodiversité. Ces territoires, représentatifs d’enjeux de préservation de la biodiversité, sont des espaces témoins pour recueillir des enseignements spécifiques et récurrents sur les formes de l’action publique territoriale.
Aussi, nous nous intéressons tant aux représentations individuelles et collectives qui influencent les manières d’agir sur le monde, qu’aux pratiques concrètes des acteurs publics en matière de biodiversité. La cartographie de ces espaces d’action et de ces espaces narratifs constituera un support collectif pour concevoir les services publics de demain.
Prototyper pour agir
À partir des enseignements de cette investigation, la démarche amorce un travail de co-conception et d’expérimentation avec les acteurs de l’action publique. L’objet de notre travail est double :
- d’une part, renforcer, rendre lisibles et connecter les dispositifs existants de l’action publique pour la rendre plus “efficace”;
- d’autre part, imaginer les futurs services publics de la biodiversité.
Un ensemble d’ateliers est alors pensé selon trois vocations principales.
La première est une vocation de sensibilisation auprès des entrepreneurs (publics et privés) de l’action publique. Nous proposons d’organiser des ateliers de travail avec des startups et de services pour leur présenter les contextes d’applications potentiels de leurs offres et les contraintes techniques, cognitives et organisationnelles qu’ils devraient intégrer pour adapter leurs offres aux collectivités territoriales.
Nous mettons ensuite en place des ateliers de co-conception avec des agents publics pour prototyper les services n’étant pas aujourd’hui couverts par des services privés et pourrait faire l’objet de développement ultérieur. Ce travail de conception sera couplé d’un travail de formalisation poussé pour permettre de rendre visible les opportunités offertes par les services imaginés.
Enfin, il nous semble que l’ampleur et l’ambition de la prise en compte de la biodiversité nécessitent la création de communautés d’expérimentation entre différents territoires pour tester, avancer et apprendre collectivement et renforcer les autres productions. En somme, il s’agit d’ouvrir des terrains d’expérimentations collectives sur des sujets émergents pour tester des services et des outils.
Des enquêtes à l’expérimentation, le programme Biodiversité Administrative se déploie tout au long de l’année 2022. Pour que cette démarche engage des changements transformateurs à court et moyen terme, elle doit parvenir à mobiliser un large ensemble d’acteurs. Aussi ce premier message est une invitation à contribuer selon vos intérêts, votre disponibilité, votre expertise à ce projet exploratoire. Si vous êtes élu·es, agents, acteurs associatifs, gestionnaire d’espace, etc. et que vous êtes intéressés pour prendre part à la démarche, n’hésitez pas donc à nous contacter. Vous pouvez aussi partager cet article ou suivre l’avancement de la démarche en suivant cette newsletter mensuelle.