Paysage n°4/11 

Les microparlements des espaces naturels

Nous testons les micro-parlements pour de vrai ! Découvrez l'ensemble des expérimentations en cours et des actualités des micro-parlements sur la page dédiée.
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Donner une voix au vivant dans la cacophonie de ce monde. Voire même lui accorder une forme de citoyenneté. Telle est l’intention de militant·es et d’artistes contemporain·nes qui font sensiblement bouger les limites des droits du vivant. Les micro-parlements des espaces naturels traduisent en réalité administrative ce mouvement de fond et ouvrent la voie à une considération nouvelle du vivant dans nos organisations.

Ces microparlements se proposent d’expérimenter des instances inédites sous la forme d’assemblées citoyennes locales où chacun·e serait formé·e à la représentation d’une espèce ordinaire (mulet, syrphe, frêne…) dans un groupe chargé d’assurer la défense d’un milieu (prairie ouverte, bois, friche, crique…). Une manière d’échanger et de délibérer qui permettrait de considérer nos impacts sur la biodiversité, de parlementer autour de cas concrets et d’opérer des arbitrages en pleine connaissance des services écosystémiques rendus par ces espaces et espèces.

Les besoins auxquels cela tente de répondre

Gardien de la biodiversité
Faire valoir les intérêts de la biodiversité dans les conflits d’usage et réaliser des arbitrages complexes. L’installation d’équipements pour les énergies renouvelables dans une politique de lutte contre le réchauffement climatique constitue un facteur de pression supplémentaire pour les espaces naturels. Les décisions d’aménagement de ce type d’infrastructures ne peuvent se prendre sans un débat et un examen citoyens de cette problématique. Pointer les dysfonctionnements dans l’application des réglementations concernant la préservation des milieux. Renforcer les contrôles sur l’application des sanctions environnementales.
Garant d’une politique écosystémique
Convaincre les élus et les directions générales de penser la biodiversité et questionner les transformations de modèle de développement territorial qu’implique la préservation de la biodiversité. Dans cette perspective, il est nécessaire de faire valoir d’autres visions du futur d’un territoire. Intégrer la biodiversité dès l’amorce des politiques publiques et orienter l’action publique vers les écosystèmes fonctionnels. Outre la conservation d’espèces emblématiques, les politiques publiques ont aujourd’hui besoin de remonter les niveaux d’exigence sur les fonctions écologiques à préserver et/ou à restaurer. Dépasser les contradictions administratives et les incohérences réglementaires pour la végétalisation des milieux urbains et garantir la récupération des eaux pluviales. Les réglementations nationales sont parfois mal adaptées aux contextes locaux et aux impératifs. Le manque de marge de manœuvre des élus et agents peut constituer un frein à l’action.
Vigie de la biodiversité
Anticiper les différents enjeux de demain concernant la biodiversité. Dans les espaces protégés, la recolonisation naturelle de certaines espèces – notamment de grands mammifères – reste peu pensée et précisément discutée dans le cadre des plans de gestion de ces espaces. En milieu urbain, la dynamique de renaturation de certaines aires urbaines implique le retour d’une biodiversité sous toutes ses formes, et, de fait, l’émergence de contraintes de cohabitation entre humains et non-humains à considérer. Mener des travaux de prospective de biodiversité pour identifier des espèces et les espaces naturels à intérêt communautaire (à l’échelle européenne). Cette approche prospective est nécessaire également pour anticiper les besoins inédits causés par le réchauffement climatique (migration assistée, protection d’espaces, etc.).
Diplomatie de la biodiversité
Disposer d’une force de mobilisation et de conviction pour entraîner les propriétaires terriens dans des actions en faveur de la biodiversité. Le régime de propriété privée est souvent bloquant pour les acteurs publics de la biodiversité. Renforcer le lobbying auprès des acteurs nationaux pour éviter des dissonances fortes entre les orientations stratégiques au niveau national et les politiques territoriales. Il s’agit de considérer le retour de la géographie dans l’élaboration des politiques publiques en matière de biodiversité. Développer des outils de diplomatie et de sensibilisation sur le foncier face aux différents facteurs de pression : énergies renouvelables, agriculture, fréquentions croissante des sites naturels, etc. Outre la puissance de la propriété privée et le manque de considération de la biodiversité sur cette question foncière, les acteurs publics manquent d’arguments pour convaincre de la pertinence du maintien de la biodiversité face à d’autres préoccupations. Plaidoyer auprès de l’État pour une pondération juste des budgets au regard des enjeux de biodiversité des territoires.

Les acteurs pertinents à associer

Trois imaginaires à mettre en regard avec ce paysage

La Banque des Territoires et l’agence de design Vraiment Vraiment lancent Biodiversité administrative. C’est un projet exploratoire sur la place de la biodiversité au sein de l’administration dans son acception la plus large. Le but : questionner les pratiques et les imaginaires de l’action publique pour imaginer et concevoir les services publics de demain.

Nous contacter

contact@biodiversite-administrative.fr

Vraiment Vraiment

Vraiment Vraiment est l’agence pionnière du design d’intérêt général en France. Elle travaille auprès des clients publics de tous les territoires (du plus métropolitain au plus rural). De la fabrication de mobilier urbain temporaire, à l’amélioration des algorithmes publics en passant par la réinvention des outils des travailleurs sociaux ou au prototypage d’un nouvel espace public, Vraiment Vraiment a une centaine de projets à son actif et est capable de mobiliser toute la palette des compétences et outils du design, au service de l’amélioration de l’action publique.

La Banque des Territoires

La Banque des Territoires est un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Créée en 2018, elle propose des solutions sur-mesure de conseil et de financement en prêt et en investissement pour accompagner les collectivités locales, les entreprises publiques locales, les organismes de logement social, les professions juridiques et les entreprises et acteurs financiers. Elle s’adresse à tous les territoires, depuis les zones rurales jusqu’aux métropoles, avec l’ambition de lutter contre les inégalités sociales et les fractures territoriales.